Conditions générales applicables au travail avec des enfants et des jeunes

Si l’on veut que les enfants et les jeunes participent et désirent codécider, ils doivent sentir que leur opinion est prise au sérieux. La première étape consiste bien sûr à demander leur avis. Cela peut être très informel, avant une répétition ou un entraînement, en questionnant les participants sur leurs envies ou, ensuite, sur ce qui leur a particulièrement plu. On peut aussi, plus formellement, réaliser des ateliers de recherche d’idées ou envoyer des sondages aux jeunes.            
De nombreux exemples d’associations  présentent la manière de s’y prendre.

L’essentiel est de vraiment tenir compte des suggestions et opinions et d’en faire quelque chose. Lorsque les enfants et les jeunes remarquent que leurs suggestions ne sont jamais entendues, ils n’auront tôt ou tard plus envie de participer. Leurs réactions doivent impérativement être accueillies de manière impartiale. Si les adultes estiment qu’ils savent mieux qu’eux ou se disent «je leur demande, mais ensuite, je ferai ce que je veux», les enfants le remarquent très vite. Ensuite, il est bien compréhensible qu’ils perdent toute envie de participer.

Participer est formidable et très important. Cela n’empêche pas que tous les enfants et jeunes n’ont pas forcément envie de devenir actifs ou de codécider. S’y ajoute le fait que les enfants ne sont pas tous semblables. Quelques-uns désirent réaliser quelque chose activement, alors que d’autres préfèrent rester en arrière-plan et apporter leurs idées. Le dialogue avec les jeunes membres est donc particulièrement important afin de savoir ce que les enfants et les jeunes souhaitent eux-mêmes, puis de l’intégrer à la réalisation.

La prise de responsabilité et la réalisation d’une idée par les enfants et les jeunes peuvent se manifester de différentes manières. Ils ont des idées différentes, des points de vue qui leur sont propres et d’autres objectifs que les adultes. C’est pourquoi il est extrêmement important de leur faire confiance et de leur réserver l’espace nécessaire pour agir, sans connaître le résultat à l’avance. Même si c’est difficile, essayer en vaut la peine!

Pour le travail avec des enfants et des jeunes, admettre les erreurs est une attitude fondamentale. Enfants et jeunes doivent pouvoir faire leurs essais, même si cela risque de finalement ne pas fonctionner. Le soutien des adultes est précieux pour déterminer avec les jeunes l’enseignement que l’on peut tirer de l’erreur et la manière dont il faudra s’y prendre la fois suivante. Lorsque les jeunes savent qu’ils ont droit à l’erreur et qu’ils peuvent compter sur un appui, ils ont plus envie de participer!

C’est inévitable. Si l’on veut privilégier la participation et la codécision des enfants et des jeunes, il faut être conscient que cela prendra plus de temps. Participer est un long processus qui nécessite de la patience et du travail. En fin de compte, cela en vaut la peine, car cette participation apportera plus d’idées et de plaisir dans l’association!

Il n’est pas rare que les très jeunes enfants ne désirent pas vraiment participer aux décisions. Pour eux, avoir le choix entre deux jeux, par exemple, suffit généralement. Plus ils grandissent, plus ils souhaitent et peuvent décider eux-mêmes. La puberté marque le moment où leur autonomie sera suffisante pour supporter l’intégralité des projets et associations. Il est donc d’autant plus important d’adapter le niveau de codécision à l’âge des enfants et des jeunes afin qu’ils ne soient pas dépassés et gardent leur intérêt et leur plaisir.

Enfants, jeunes et adultes doivent tout d’abord apprendre la participation. L’idéal est donc de commencer dès l’enfance. Un premier pas peut être de demander des opinions et suggestions (voir ci-dessus). Ensuite, des petites tâches suivent, comme la participation à l’organisation d’une fête d’association qui tient lieu de test. Les enfants et les jeunes peuvent ainsi assumer leurs premières responsabilités et réaliser leurs expériences. Mais attention à ne pas surmener les enfants et les jeunes. Les petits pas conduisent plus sûrement au but!

Afin de guider par étapes les jeunes vers les responsabilités ou les tâches, un modèle subséquent s’avère idéal. Par exemple, lorsque des jeunes commencent avec un soutien à travailler comme entraîneurs auxiliaires, puis assument progressivement plus de responsabilités. Avoir la possibilité d’être «promus» à l’interne et de commencer à assumer des responsabilités croissantes pour un projet représente à chaque fois un encouragement. Par exemple en étant introduit pas à pas par un supérieur dans de nouvelles tâches.

De nombreuses associations dont vous trouverez le portrait ici proposent des cours de formation à leurs jeunes membres. Ces derniers peuvent ainsi acquérir de nouvelles compétences qu’ils appliqueront ensuite directement dans l’association. Cela est non seulement bénéfique pour leur développement, mais également très motivant, par exemple pour être utilisé ultérieurement comme référence afin d’accroître leurs chances professionnelles. Offrir de telles possibilités aux jeunes et, ainsi, les soutenir est donc d’autant plus important.